La ségrégation résidentielle

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La ségrégation résidentielle

La ségrégation résidentielle, qui mesure l’homogénéité ou l’hétérogénéité sociale ou ethnique de la population dans l’espace urbain, a fait l’objet d’études récentes, dont celle de l’Insee comparant la ségrégation, en fonction du revenu, dans les 53 plus grandes villes de France : l’étude témoigne de son ampleur, même si certaines villes sont plus homogènes et moins inégalitaires, et, souvent, de son augmentation. D’autres études soulignent que la répartition sociale de la population varie fortement entre les villes centres et les couronnes périurbaines. Une forte ségrégation est par ailleurs constatée dans les établissements scolaires qui reflète à la fois la ségrégation résidentielle et l’évitement des établissements publics, dans certaines zones, par les parents au profit de l’enseignement privé.

Il est en outre loisible de s’interroger sur l’existence de ghettos en France : les quartiers prioritaires de la politique de la ville, qui concentrent une population pauvre, peu qualifiée, dans un environnement souvent dégradé et marqué par la délinquance, peuvent-ils être ainsi qualifiés, alors même qu’ils n’ont pas d’unité ethnique, qu’il y existe une mobilité et que l’État y est présent, menant des opérations de rénovation urbaine depuis 20 ans ? Certains sociologues donnent une réponse positive, liée à la concentration de personnes démunies mais aussi au renfermement de la population sur elle-même parce qu’elle se sent rejetée.

Les effets néfastes de la ségrégation résidentielle sont connus, en particulier sur l’égalité des chances dans le domaine éducatif. Pour autant, les politiques publiques de lutte pour une meilleure mixité sont inefficaces : ni la loi SRU, qui impose une meilleure répartition des logements sociaux (sans pour autant que soient imposées des règles fermes d’attribution prioritaire des logements vacants, attribués aux catégories les plus aisées dans les villes aisées), ni le PNRU, plan national de rénovation urbaine, n’ont eu d’efficacité. Quant aux quelques efforts de l’Éducation nationale pour desserrer les effets de la sectorisation scolaire dans certaines villes, ils sont restés isolés.

Fiche : 9 pages, 26 850 caractères

Mots clefs : ségrégation spatiale, pauvreté, quartiers prioritaires, racisme, échec scolaire