L’emploi 2023 : ralentissement avant la baisse ?

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L’emploi 2023 : ralentissement avant la baisse ?

L’Insee vient de publier l’édition 2024 Emploi, chômage, revenus du travail (Insee-références). Retenons trois constats : en 2023, la croissance de l’emploi a nettement ralenti, la situation des seniors sur le marché du travail s’est améliorée mais reste préoccupante et, comme en 2022, les salaires ont augmenté moins vite que les prix.

La croissance de l’emploi d’abord, qui se poursuit mais ralentit fortement, surtout dans le secteur marchand mais aussi dans la construction, où le nombre d’emplois a baissé, avec également une baisse des CDD et de l’intérim.

Emploi salarié totalDont emploi salarié privé
201925 746 00019 853 000
202025 692 00019 771 000
202126 514 00020 571 000
202226 863 00020 924 000
202327 021 00021 022 000
Augmentation

2019-2023

+ 1 275 000 dont 1/3 dû à l’apprentissage+ 1 169 0000
Augmentation

2022/2021

+ 349 000+ 353 000
Augmentation 2023/2022+ 158 000+ 98 000

Le sous-emploi reste bas, voire baisse encore légèrement et le taux de chômage (7,3 % sur l’année) reste identique à celui de 2022 : la baisse engagée depuis 2017 (9,4 puis 9 puis 8,4, puis 8, puis 7,9) a cessé. Le taux d’activité d’ensemble atteint 73,9 %, taux le plus élevé depuis 1975.

Pour autant, les premières données sur 2024 montrent que le ralentissement de 2023 débouchera sans doute sur une légère baisse.

Dans cet ensemble, les seniors (55-64 ans) occupent une place à part. De 55 à 59 ans, leur taux d’activité atteint 80,9 % (avec un taux d’emploi de 77 %), ce qui est un bon niveau. Mais le taux d’activité baisse à 41,6 % dans la tranche d’âge suivante avec un taux d’emploi de 38,9 %, ce qui est très médiocre. A 60 ans, 61 % des seniors travaillent, 14,2 sont en retraite et les autres sont au chômage ou en inactivité, situation le plus souvent subie. La situation s’améliore (mais lentement) les années suivantes, au fur et à mesure que s’ouvrent les droits à retraite. La question de l’emploi des seniors, évincés de leur emploi à la fin de leur vie active, posée depuis 20 ans, n’est toujours pas résolue. Le MEDEF, qui n’a jamais vraiment voulu négocier sur ce point (tout en étant très favorable au recul de l’âge de la retraite), vient de déclarer accepter de négocier à nouveau mais en posant des conditions de baisse des cotisations peu acceptables.

Enfin, en euros constants, malgré les rattrapages effectués par rapport à l’inflation, les salaires nets en EQTP ont baissé en 2022 de 1 %, tant pour les cadres (-1,2) que pour les autres catégories (- 0,9 %). Il en a été de même en 2023 pour les salaires de base (-0,5 au total, moins 1,3 % pour les cadres).